Kanchanaburi, l’étape moins connue qui m’a plu en Thaïlande
Dernière étape de ce périple sur les terres thaïlandaises. Pour ce dernier morceau, nous avons pris la route de Kanchanaburi, une province à l’ouest du pays. Ça a été un vrai casse tête de trouver une suite logique à cette fin de voyage. Ne rien préparer et se séparer sur un voyage de seulement 3 semaines complique énormément les choses. Sylvain et Max venaient juste de rentrer du Cambodge et attendaient de savoir où aller à Bangkok. Avec Hélène, nous finissions la visite d’Ayutthaya(lire mon article sur ma visite d’Ayutthaya) qui se fait très rapidement (2 jours suffisent). Kanchanaburi s’est imposé car la ville n’était pas trop loin de Bangkok et permettait qu’on se retrouve tous. Avec Hélène nous avons d’abord pensé prendre un bus qui nous conduirait à Kanchanaburi directement puis, arrivées à l’arrêt de bus, nous avons découvert que la ligne de bus classique ne partait pas aujourd’hui, faute de monde et on nous a proposé les minibus. Hors de question !
Pourquoi me direz vous ?
Nous avons toutes les deux testé l’aventure en minibus et ce n’est pas franchement une partie de plaisir. On se retrouve vite entassés dans des bus peu confortables avec des chauffeurs qui roulent comme des dingues pour être sûr d’être dans les temps. C’est une usine à touristes qui se fout bien de la sécurité de ses occupants. De plus, 4 jours plutôt, un minibus de l’enfer a eu un accident mortel sur la ligne que nous étions, justement, censées prendre. Clairement refroidies par tout ça et le chauffeur qui nous imposait de payer une place pour nous + une place par bagage alors que le bus allait tout de même être complet nous a fait changé d’avis. Nous sommes parties à la gare de trains. Hélène s’était déjà renseignée, nous pouvions rejoindre Kanchanaburi en train à condition de passer par Bangkok. Nous décidons de prendre un train entre Ayutthaya et Bangkok qui nous a coûté quelques centimes à peine et le plaisir de rouler à un rythme où l’on peut admirer le paysage (bon okkkk j’adooooore prendre le train). Je me suis bien marrée quand il est restait une éternité arrêté au milieu de nulle part en plein passage à niveau car le conducteur discutait avec le conducteur de train en face. Arrivée dans Bangkok, j’ai découvert la ville totalement différemment. Les arrêts qui se font un peu n’importe où, les habitations au pied des rails de train, les passagers qui montent alors que le train est en marche. De toute manière, Hélène m’avait prévenue, les arrêts sont super courts : tu lances ta valise, quelqu’un la rattrapera et tu cours ensuite. Ah oui… ok !
Arrivées à Bangkok, changement de gare, en taxi, et nous arrivons à la seconde gare où nous attendent Sylvain et Max. Finalement, c’est l’occasion de faire le chemin avec eux. Nous découvrons les vendeurs qui circulent en continu dans le train pour vendre de la nourriture et Max, bien trop curieux, qui teste à peu près tout. Du coup, il a eu du flair en échangeant un paquet de popcorn au sésame contre 1 dollar qui lui restait du Cambodge. On a dégommé le paquet en profitant du doux rythme du train. Arrivés à Kanchanaburi on s’est dirigé vers la guesthouse qu’Hélène et moi avions réservée. Sylvain et Max n’ont rien réservé. Malheureusement, le propriétaire était bien désolé de ne pas avoir de place pour eux mais leur propose de les emmener dans un hôtel voisin et venir les chercher demain matin pour le petit déjeuner et les installer dans la chambre qui va se libérer. La guesthouse est ultra mignonne, constituée de 6 chambres seulement, un jardin d’intérieur et deux affreux chihuahuas qui couinent sans arrêt (il y en a un qui ne m’aimait pas et ça m’amuse beaucoup). Notre hôte nous présente la ville et ce qu’il y a à faire dans le coin en fonction du temps que nous avons. Un vrai guide. Il s’engage à nous conduire à l’arrêt de bus pour partir faire les cascades le lendemain sans même qu’on le lui demande. Quel régal cette facilité !
Ce soir là, on est mort de faim, il est déjà tard et une bonne partie des stands de rues sont fermés (la Thailande s’arrête tôt le soir il faut le savoir, après 20h, il n’y a plus rien en dehors des zones très touristiques). On finit par se retrouver au mcdo. Oui, au mcdo, on était assez curieux de découvrir la « saveur » du fastfood américain version Thai et puis il n’y avait que ça ! Quelle horreur ! Moi qui suis une grande amatrice de fastfood j’ai subi ce burger piquant mais insipide. Ca nous apprendra !
Le lendemain, Sylvain et Max arrivent pile pour le petit déjeuner. On avait hésité à prendre le petit déjeuner à la guesthouse car il est assez cher pour le pays, 150 bath si mon souvenir est bon. Mais il a le mérite d’être complet avec pain, jambon, œuf, fruits et café ou thé (nooooon du théééé pour de vrai ????). On ne le savait pas à ce moment mais heureusement qu’on l’avait ce petit dej ! Après ça, on monte dans le van de l’hôte et on part en direction de la gare routière pour prendre la navette qui nous emmène à 1h30 découvrir les cascades d’Erawan. On avait vu que ce parc naturel renferme 7 cascades d’eau turquoise. Effectivement, l’eau est incroyablement turquoise, les poissons sont ultra nombreux, les touristes aussi. Nous avons passé 4h environ à gravir jusque la dernière cascade en prenant notre temps, nous baignant de temps en temps ( bien qu’on ait vite abandonné pour cause de poissons qui viennent manger les peaux mortes et, comme ils sont énormes, ca faiiiit mallll). C’est à ce moment que Max trouve une gopro à l’abandon, sans doute oublié par un touriste de passage. Et là il me dit la phrase la pluuuus douce de la journée : « Margaux, je n’en ai pas l’usage, je pense que toi tu seras bien plus heureuse que moi avec » gneeeeeee tu m’offres une gopro pour de vrai ?!? Je crois que je dois encore lui dire merci, depuis que ma caméra de vlog est morte, je suis bien contente d’avoir la gopro pour assurer. Après avoir grimpé, sans aucune difficulté, contrairement à ce qu’on peut lire, en saison sèche c’est très facile à faire, nous redescendons pour prendre la dernière navette en direction de Kanchanaburi. Petit conseil, grouillez vous de monter dedans, les places se remplissent vite et si vous n’avez pas envie de faire 1h30 debout dans un bus étroit et bas de plafond autant assurer sa place ! En plus, le paysage sur la route est dingue alors en profiter assis est bien plus agréable ! Nous arrivons à Kanchanburi vers 18h, affamés, nous n’avions rien mangé depuis le petit dej, il n’y a rien à Erawan et ça, nous ne l’avions pas prévu ! Dans le centre de la ville se trouve une place avec de nombreux stands de nourriture, on s’est explosé le ventre, chacun a pris deux plats (les parts sont petites dans le nord du pays).
Le lendemain, après un nouveau petit dej de folie, cette fois, on ne se fait pas prier, on le prend ! Notre hôte nous dépose à l’arrêt de bus, encore une fois, et, carrément, il va nous acheter nos billets pour notre destination du jour. Il nous avait carrément proposé une organisation parfaite pour la journée. Sauf que… oui il faut bien un peu de piment dans cette étape un peu trop lisse, non ?
Nous montons dans un minibus qui doit nous déposer au mémorial de Kanchanaburi à 1h de la ville. Nous montons avec une dizaine de touristes, eux ont tous des valises énormes, nous, un petit sac de rien du tout (de quoi tenir la journée). On n’y fait pas vraiment attention et on s’occupe comme on peut sur le chemin, quand, Hélène, qui a une carte sim locale et donc internet, nous fait remarquer que ça fait 20 minutes que l’on a passé le mémorial. Ah… on demande au chauffeur de s’arrêter pour comprendre, il ignore, on commence à hausser la voix, toujours rien. Le passager à côté de lui tente de lui parler mais il ignore. Sylvain, agacé et un peu inquiet quand il comprend que nous sommes en direction de la Birmanie (ah oui les sacs, okkkk vous changez de pays, nous non) prend ce qu’il trouve et commence à taper sur la vitre. Sylvain : 1, le chauffeur : 0. Il s’arrête. Son anglais est basique, Hélène et Max, eux sont à l’aise, ça aide. Il finit par nous dire qu’il ne savait pas qu’il devait nous arrêter. Oui, ok mais de là à continuer sur 15 minutes c’est gros, quand même hein ! Bon il ne se démonte pas. La force des Thailandais c’est d’être calme en toute circonstance. Tout le monde descend du bus et il nous explique qu’on va attendre qu’un bus, de la compagnie, passe dans l’autre sens pour nous y mettre. Un peu inquiets, on se demande si ça va être long. Les autres passagers se montrent patient, sans doute pris de pitié pour les 4 nouilles avec leur mini sac à dos à quelques kilomètres de la frontière Birmane. 15-20 minutes plus tard, un bus passe (je vous laisse imaginer la grande route quasi déserte et 10 clampins assis devant un mini bus à attendre). Le chauffeur du nouveau bus est surpris mais nous embarque, on se sert entre les passagers et on garde les yeux rivés sur le GPS d’Hélène. 30 minutes plus tard, il nous arrête au milieu de nulle part et nous montre vaguement un point au loin. Okkkk on passe devant un garde qui nous indique le chemin et enfin on trouve le mémorial. Bon, je vais être franche, je ne suis pas une grande fan de monuments historiques et musées sur la guerre. Je n’étais pas du tout emballée par cette visite mais il faut faire des compromis alors on avait décidé de faire le mémorial le matin et la réserve naturelle l’après midi. Nous devions y être pour 10h, il est 12h quand Hélène et Max entrent dans le musée.
Avec Sylvain, on jette les armes, il n’y a que des panneaux avec des paragraphes énormes en anglais et rien d’autre. Notre anglais est faible, on décide de se balader dans le parc autour en attendant. Ça me gonfle de passer des heures ici et de savoir qu’on va devoir annuler la réserve naturelle et le trajet dans le train mythique de Kanchanaburi qui passe dans le creux de la montagne avec un paysage incroyable. Encore une fois, les joies du voyage en groupe. C’est d’autant plus agaçant qu’avec Hélène c’est tendu. J’ai hésité à en parler parce que ce n’est pas hyper fun mais je trouve ça important de parler sincèrement. On s’adore, on se connaît d’une amie commune mais surtout à distance car elle voyage sans arrêt. Ce voyage est donc la première fois qu’on passe autant de temps ensemble et le verdict est vite arrivé : on n’est pas synchro. On n’a pas les mêmes envies, le même rythme, le même regard sur le voyage. Cette journée, qui me fait rire aujourd’hui, était franchement désagréable. Après 2h sur place, on se décide à prendre le bus (la ligne classique) qui passe sur la grande route. Je tente de presser le groupe car j’avais lu qu’il y avait peu de bus. Ils trainent, je perds patience et je leur dit qu’on va le louper on me répond « maiiis non ». On arrive à 200m de l’arrêt, le bus passe. Hannnnn Margaux « pas contente » lâche un « bordel je l’avais dit ». On attend à l’arrêt, au milieu de nulle part et 40 minutes tard un bus passe, nous regarde mais ne s’arrête pas. Au bordel, j’ai faim, je suis agacée, le suivant est le dernier, je ne compte pas le louper. 40 minutes plus tard, encore, je me place au milieu de la route avec Max. On l’aura ce bus ! Après 2h de route, nous sommes de retour à Kanchanaburi. Comme la veille, on n’a rien mangé de la journée, il est 18h30, on se jette encore une fois sur les stands de street food avant de filer au marché artisanal du soir et partir se coucher.
Dernière journée à Kanchanaburi. Cette fois, on décide de rester en ville. Avec Sylvain et Max on loue les vélos disponibles à la Guesthouse et on file en direction du fameux pont de la rivière Kwai. C’est LE lieu touristique de la ville. Ce pont date de la seconde guerre mondiale et tient sa célébrité du roman de Pierre Boulle. Autant vous dire qu’il y a un monde fou là-bas. Entre ceux qui attendant pour monter dans le train qui leur fera faire un trajet de 15 minutes environ et ceux qui veulent marcher sur le pont, c’est un peu le bazar. On s’engouffre sur le pont, histoire de voir un peu ce que ça donne. A chaque passage de trains, tout le monde se colle contre les bords. La sécurité est… amusante on dira. (le train n’avance pas bien vite rassurez-vous). Une fois la traversée du pont faite.
On s’engouffre dans un temple qui n’a rien à voir avec tout ce qu’on a vu jusque-là. Ici, c’est un temple “chinois” encore plus colorés. Il n’y a personne, ça tombe bien on profite du calme avant de repartir dans l’autre sens sur le pont. Après ça, nous sommes partis manger dans un stand de street food proche de notre hôtel. Cette dernière journée est calme et agréable. Il commence à faire vraiment très chaud et dur dur de s’activer en pleine journée. Nous avons fini par visiter ce temple qui nous intriguait temps puisqu’il est en forme de bateau. On nous expliquera un peu plus loin que ce temple est en souvenir d’un bateau de “miss Thaïlande” qui s’est retourné emportant avec lui les toutes les candidates se trouvant sur le bateau. Après ça, Max décide de se faire tirer les cartes par une voyante. Ça a le mérite de beaucoup nous faire rire. Le soir, nous avons retrouvé Hélène et sommes partis en direction du marché de nuit qui offre une belle animation avec concert, nourriture et bonne ambiance.
A ce stade du voyage, je sature, j’ai envie de rentrer, je n’arrive plus à profiter de rien. Même si, aujourd’hui, les souvenirs sont bons, que je rigole de toutes les situations, ça commençait à faire trop. Avec Hélène, on ne se parlait presque plus, le changement de rythme continu, le dépaysement, la fatigue accumulée avant de partir, le changement de vie (je venais juste de quitter Paris et ma vie de sédentaire) bref, je n’arrivais plus à profiter et j’étais contente de savoir que c’était la fin. Le lendemain matin, nous avons pris le train en direction de Bangkok pour notre dernière journée. Après avoir déposé nos affaires à l’hôtel (le même qu’à l’arrivée, le Lamphu house, une super adresse) nous sommes partis dans le quartier Indien (je voulais faire le plein de tissus) puis nous avons fini dans le quartier chinois. Le soir, je décide de dépenser mes derniers bath dans un massage. Mon tout premier en Thailande. Ma masseuse me torture, elle a la douceur d’un troupeau d’éléphants, la patience d’un enfant de 2 ans et la rapidité d’une Ferrari. Mamamia, je sors de là cassée en deux. Tout le monde rigole, eux, ils ont eu de bonnes masseuses.
Le lendemain, je paye cher le massage brutal, mon dos est bloqué, je suis incapable de porter mon sac. C’est Sylvain qui s’occupe de mes sacs en plus des siens jusqu’à l’aéroport. J’ai passé 12h de vol coincé entre un connard de Suisse hyper agressif devant moi et une enfant qui joue à candy crush avec énergie sur son écran (donc mon siège) derrière, le tout avec un début de lumbago. Miam le vol de retour.
Relire tous mes articles sur la Thailande :
– 9 astuces avant de partir en Thailande
–5 jours sur l’île de Koh Chang
–Mon désamour de Chiang Mai, capitale du Nord
–Sukkhothai, mon coup de coeur pour la ville des temples
–Ayutthaya, les temples à 1h de Bangkok
Verdict : je l’ai toujours dit, la Thaïlande ne m’a pas transportée comme je l’imaginais. Sauf que j’ai bien conscience que tout est une question de contexte. J’y suis allée à la pire saison touristique (janvier), pendant le nouvel an chinois (fête massivement fêtée là-bas), en groupe, après un changement de vie, fatiguée de mon boulot et pleine d’attente sans avoir rien préparé. Un an après, les souvenirs sont bons et j’y pense avec nostalgie. J’ai juste eu besoin de temps pour assimiler. Plus l’année passait et plus j’arrivais à profiter de mes voyages en direct. Finalement, le voyage n’est pas aussi simple et fluide qu’on pourrait le penser. Et pourtant, j’en ai fait de la route, enfant. Maintenant, j’ai envie d’y retourner pour découvrir les îles du sud. J’y ferai un saut quand j’irai au Laos (les billets sont nettement moins chers pour Bangkok que pour les deux grandes villes du Laos, du coup je passerai la frontière par les terres). Reste à réserver mes billets d’avion !
belle découverte en tout cas !!!