Comment fixer, négocier et augmenter ses prix lorsque l’on est freelance
Avouez c’est LA question que l’on se pose avant et au début de son activité de freelance. Si comme moi, vous êtes indépendant, freelance, auto-entrepreneur… vous connaissez cette phase un peu délicate : la négociation. Que ça soit avant de se lancer ou durant son activité de freelance, cette étape est délicate, désagréable et surtout elle nous laisse dans le doute. Quand on démarre, on ne sait pas trop par quoi commencer. On ne rêve que d’une chose : un tableau, un site, un livre avec un barème de prix par activité pour se faire une idée de nos futurs tarifs. Oui, mais, ça n’existe pas et une fois que l’on est lancé on comprend pourquoi !
J’ai créé mon premier statut d’auto-entrepreneur en 2012 (je dis premier puisque je suis en plein changement, mes activités ont beaucoup évolué et je dois faire une mise à jour totale de mon statut). A l’époque, j’avais 22 ans, j’étais fraîchement diplômée et je sortais d’un stage de 5 mois dans l’enfer du monde de la mode (si vous êtes curieux, je parle de ce fameux stage dans mon article “J’ai fait Esmod, maintenant je vois un psy #3 : le stage”). A cette époque, je cherchais du boulot en tant que salarié mais en attendant de trouver LE job, je restais aussi ouverte aux missions “ponctuelles”. J’ai toujours eu envie d’être à mon compte. J’ai d’ailleurs créé ma première boutique en ligne à 15 ans. Je faisais des bijoux, puis des vêtements, que je vendais sur Dawanda ou durant des salons de jeunes créateurs dans la région lilloise. C’était assez évident que je ne ferais pas de vieux os dans le rôle d’une salariée. En septembre 2012, j’ai obtenu ma première mission de styliste : coach en style sur un site internet. Je devais conseiller des clients qui cherchaient à changer de style. Ravie de cette première mission, je dis oui à tout puisque je ne savais pas encore ce que je valais. Pour la petite histoire, j’étais payé 6,5 euros de l’heure. Oui, alors sachant que j’avais 21% de charge fixe pour l’état, aucune cotisation sociale… Je me suis fait avoir car, en gros, il me restait 2 euros de l’heure en guise de salaire. Pourquoi ? Parce que je n’y connaissais rien et surtout je n’avais pas confiance à mes capacités.
Après ça, j’ai enchaîné les petites missions pendant 2 ans en étant toujours très très mal payée. A force de faire des missions différentes en tant qu’assistante-styliste-photo, styliste ou modéliste, j’ai fini par comprendre un peu les tarifs sauf que, même en ayant conscience du tarif dit “de base” (à l’époque on me conseillait de facturer 150 euros la journée, ce qui en réalité signifie encore être sous payée ! 200 euros minimum pour une journée de travail, là on commence à être sur un tarif HUMAIN), je n’osais pas le demander, j’étais jeune, sans beaucoup d’expérience, je n’avais pas vraiment confiance en mes capacités. Je me disais “je fais mes armes”, “ça sera bien pour mon book” (je passe sur l’aspect “on te paye pas mais tu pourras le mettre dans ton book hein”). Bon maintenant ça fait 5 ans que je suis dans le monde du freelance et je ne facture plus ce prix là, pourquoi ? Pour tout un tas de raison : j’ai confiance en mes capacités, j’ai conscience qu’un freelance est économique car sans charges sociales, j’ai conscience qu’ils nous prennent aussi car ils peuvent nous virer à tout moment, j’ai une communauté qui se facture, j’ai de l’expérience et je connais mieux le milieu. Pour vous donner une idée, suivant les missions je peux me faire payer entre 250 et 1000 euros la journée de travail. (oui ok le 1000 est rare encore aujourd’hui).
J’ai appris sur le tas, grâce aux gens que j’ai rencontrés, grâce aux erreurs que j’ai faites. Plus le temps passait, plus je levais mon plafond minimum, plus j’apprenais à négocier et plus j’apprenais à dire non. J’ai eu la chance de croiser des personnes dans le même milieu que moi qui m’ont appris à mieux facturer. Le réseau, c’est votre première arme. N’allez pas forcément contacter des inconnus pour leur demander de tout vous apprendre. Clairement, on va vous claquer la porte au nez. Même si le soleil brille pour tout le monde, personne n’a envie de mâcher le travail d’un futur concurrent qu’il ne connaît pas du tout. Je suis toujours heureuse de pouvoir conseiller mes amis, mais je ne peux pas passer 3h par jour à donner mes astuces à tous ceux qui le demandent. C’est terrible mais quand quelqu’un arrive “coucou je veux faire exactement la même chose que toi, t’as fais comment j’ai un peu la flemme de chercher” (ok je fais un résumé), moi, j’ai envie de répondre “débrouille”. Par contre, vous pouvez demander 1 conseil sur une situation précise mais n’attendez pas que l’on vous mâche le travail. Être indépendant c’est justement faire beaucoup seul. On a beaucoup de casquettes, c’est souvent fatiguant mais ça vous offre un luxe énorme : faire à votre manière.
Le secret pour bien gérer ses devis clients est de faire avec vous. Si vous êtes meilleur dans un domaine que dans un autre, vous serez sans doute plus rapide, inutile de le dire à votre client par contre, prenez-en conscience quand vous préparez votre devis, pour ajuster les heures de travail en compensant les étapes où vous êtes plus lent avec celles où vous êtes plus rapide. Ou, carrément, comme moi, refusez certaines étapes. Un exemple bien précis, je suis créatrice de patrons de couture, modéliste de formation, blogueuse couture (sur mon blog Couture Débutant). J’ai donc, régulièrement, des demandes de marques, de particuliers qui cherchent à faire faire un patron sur mesure. Parfait, c’est typiquement ce que je fais en freelance. Je le fais volontiers en version papier. Je ne fais pas de digitalisation car je n’ai pas le matériel adapté, il est coûteux et je ne suis pas très efficace la-dessus. Donc je passe 4x plus de temps qu’un modéliste formée sur informatique. Je ne peux pas dire à mon client “je fais tout par contre je suis 4x plus lente donc ça te coûtera 4x plus cher que M. Dupont”. Je lui explique que je ne fais pas ça, souvent je l’explique en lui donnant les raisons. Si le client n’a pas de solution pour la digitalisation, il va chercher quelqu’un d’autre. Si, par contre, il a une solution, il me confie le patronage et fera faire la digitalisation par quelqu’un d’autre. La plupart des clients acceptent d’ailleurs ma condition. Ils apprécient que je sois honnête, que je leur explique comment je fonctionne en détail et surtout ils sentent que j’ai confiance dans mes capacités et que je ne vend pas ce que je ne sais pas faire. Plutôt que de partir chez le voisin moins cher, ils restent même si mon devis est plus cher que M. Dupont. Ils ont confiance et ils savent qu’ils auront ce qu’ils demandent.
Je dirais que le plus important est de se respecter. Si vous sentez que vous allez y passer beaucoup trop de temps, que le client va changer d’avis sans arrêt, que vous ne vous sentez pas à l’aise avec lui, qu’il essaie de tirer vers le bas, n’hésitez pas à dire non. Un autre viendra forcément derrière et il vous respectera mieux. Il vaut mieux attendre un peu plus longtemps en ayant 100% de son temps que d’accepter une mission mal payée qui va vous occuper 90% de votre temps pour un tarif égal à 10%. Imaginez, un seul client respectable vous fera gagner bien plus même pour une mission plus courte.
Aujourd’hui, j’avais envie de partager mes quelques conseils appris en 5 ans de freelance. Je me suis beaucoup débrouillée seule, j’ai construit un réseau qui m’a aidée à mieux gérer, à trouver des missions et me sentir moins seule. Néanmoins, il y a quelques jours, j’ai fait une découverte que j’aurais adoré faire il y a 5 ans : un ebook intitulé “Comment fixer, négocier et augmenter ses prix lorsque l’on est freelance “. J’ai reçu, à Noël dernier, une liseuse (je la voulais pour emporter mes livres en voyage même quand je suis à vélo sans aucun espace disponible). J’ai opté pour la Kindle Paperwhite d’Amazon. C’est sur ce site que je trouve la plus grosse bibliothèque, en plus ils ont un système d’abonnement à une bibliothèque qui vous offrent une librairie de livres toutes catégories pour 9,99 euros par mois. En fouinant dans cette bibliothèque abonnement je suis tombée sur ce livre. Bien que je sois assez à l’aise maintenant j’ai eu envie de le lire pour voir ce qu’il valait.
Comment fixer, négocier et augmenter ses prix lorsque l’on est freelance, par Marion Amélie
Format : ebook
Prix : 2,99 euros
Auteur : Marion Amélie
Nombre de pages : 40
Où l’acheter : Amazon
Ce livre est dans l’esprit de mon article. L’auteur partage son expérience et livre au fur et à mesure des pages ses conseils pour bien négocier ses tarifs, mais aussi comment les augmenter. J’ai trouvé le ton du livre très juste. Ne vous attendez pas à une grille tarifaire. Ça n’existe pas car il y a trop d’éléments différents qui entrent en jeu quand on crée un devis. Il y a vos compétences, la mission, les besoins particuliers, le client, le temps de travail, le timing, la date de rendu, le format de rendu, votre expérience, votre notoriété (parce que oui, l’atout d’un freelance est bien de pouvoir augmenter ses prix parce qu’il est demandé, on fait appel à une “star” pour ses compétences, son aura et ses “fans”) bref il est impossible de vous dire “quand tu es graphiste c’est autant”. Par contre, l’auteur vous aide à trouver votre voie et vous donne confiance en vous. C’est justement ce que j’ai aimé dans ce petit ebook qui se lit rapidement. Elle vous rappelle que vous avez des compétences même en sortant fraichement de l’école.
Cet ebook est disponible dans l’abonnement kindle ou en achat kindle pour 2,99 euros.
(j’ai longtemps lu mes livres sur téléphone ou ordinateur avant d’avoir ma liseuse, il suffit d’installer Kindle sur votre ordinateur, tablette ou téléphone).
Ebook disponible sur le site Amazon
Quelle est votre plus grosse difficulté pour fixer ou négocier un tarif ? Avez-vous des livres à recommander sur le sujet ?
Merci pour ton article. Je pense m’acheter ce petit bouquin, sais-tu si il existe en format pdf car je n’ai pas de lisseuse ?
Je n’ai rien dit, je viens de voir qu’on propose des appli’ pour le lire 🙂
J’ai bien aimé ton article même si je ne suis pas du tout freelance. Cela permet de mieux comprendre aussi ce métier.
Un très bon article, merci.
Je ne suis absolument pas freelance, juste blogueur et je dois bien avouer qu’avec mon ancien blog quand on me faisait des propositions en me demandant des tarifs bah c’était la panique à bord (Bon ok si ça arrive C’est toujours la panique, mais C’est tellement rare que ça ne m’empêche pas de dormir haha)
Belle soirée à toi
Mélanie
Hello ! Ca me fait tellement écho ce que tu racontes. C’est ce que je vis. J’essayais de développer mon réseau dans mon activité pro. Je me vois des non-réponses. Ce que j’interprète par des “débrouilles toi !”. Cela ne me fait pas baisser les bras pour autant, être auto entrepreneur c’est aussi savoir se remettre en question et chercher tout le temps des stratégies pour y arriver ! En même temps, ce n’est pas plus mal car lorsque je réussirai, je serai encore plus fière de moi en me disant “ouais, j’y suis arrivée seule” ! Merci beaucoup pour cet article que je relirai avec plaisir !