{ Réflexion } J’ai fait ESMOD, maintenant, je vois un psy – on en parle ? #3 BILAN Destruction-Reconstruction
Happy mercredi,
Aujourd’hui s’achève la trilogie sur mon expérience à Esmod. Après vous avoir parlé de la manière dont j’ai choisi l’école, ICI, puis mes 3 ans à ESMOD, ICI. Je suis plus qu’agréablement surprise par vos réactions, en commentaire comme en off. Écrire cette série d’articles m’a fait du bien et j’espère qu’elle vous aura au moins expliqué pourquoi je recommande ou pas l’univers de la mode. Pour ce dernier épisode, on fait le bilan de cette expérience à an + 2.
Être stagiaire
La semaine passée, je vous laissais sur mes débuts en stage. A 22 ans, un diplôme quasiment acquis et des espoirs plein la tête, je suis arrivée à Paris pour commencer mon stage en bureau de tendances (je vous expliquerai dans un prochaine article ce qu’est un bureau de tendances). Pour ce dernier stage et, finalement presque le premier puisque les précédents n’ont duré que 2 à 4 semaines, j’ai dû choisir entre deux bureaux de tendances. Mon cœur a choisi celui qui est le plus reconnu et surtout celui qui laissait entrevoir une possibilité de travail à la fin du stage. Je devais faire un stage de 6 mois, j’ai tenu 5 mois. Ma maitre de stage n’a pas pris la peine de retenir mon prénom et n’a a priori pas jugé utile de me donner des choses à faire durant ces 5 mois. On parlait de moi comme d’un objet qu’on se prête entre stylistes. Je n’ai assisté à aucune réunion ni point d’avancement sur les projets, n’ai eu l’occasion de faire mes preuves qu’une seule fois dans des conditions ridicules et ma mission principale consistait à aller acheter les magazines pour les stylistes. Heureusement, j’ai rencontré de supers stagiaires et surtout des stylistes vraiment talentueuses. Je n’aurais pas tenu si elles n’avaient pas été là. Au bout de 5 mois, j’avais fait le temps obligatoire pour obtenir mon diplôme et j’en avais franchement ras le bol de lire des magazines pour m’occuper. J’ai demandé un point à ma maitre de stage, elle ne me l’a jamais accordé “oui, oui quand j’aurais le temps” et un vendredi à 12h je lui ai annoncé que je partais, un autre stage m’attendait, très court mais très bien. Elle m’a fait un scandale et m’a dit toutes les horreurs qui lui sont passées par la tête. Humiliée je suis partie le cœur vide. Bienvenue dans l’univers de la mode ? Heureusement, quand je regarde autour de moi, la plupart des filles ont eu un super stage avec ou sans opportunité de travail après. J’ai donc enchainé avec un petit stage d’une semaine pour une boite de production qui devait réaliser la campagne photo d’une marque de maquillage. Ils avaient besoin d’une styliste photo mais pas de budget. Je suis donc passée d’un stage sans responsabilité ni utilité à un stage sans maitre de stage et avec beaucoup de missions. Ça n’était pas simple, mais j’ai adoré. En une semaine j’ai appris bien plus qu’en 5 mois d’observation. Décembre 2012, je suis officiellement diplômée et à la recherche d’un emploi.
Le bilan
En deux ans, il s’est passé beaucoup de choses. J’ai cherché du travail, envoyé 500 CV, passé 200 entretiens, j’ai attendu 50 coups de fil, puis j’ai commencé à perdre un peu la foi et me poser 1000 questions. En parallèle, j’ai fait du freelance, des petites missions pour m’occuper, de grosses missions qui m’ont fait espérer. Je n’ai jamais baissé les bras mais j’ai perdu l’envie de travailler dans le milieu de la mode. L’idée de faire du relationnel superficiel ne m’a pas convaincue, me faire exploiter en freelance m’a démotivée. Avant de commencer les études de stylisme, j’avais pleinement conscience de m’engager dans un secteur bouché mais j’avais envie d’y croire. Comme tout le monde, je me suis dit que ma motivation et ma passion feraient la différence. Mais il y a définitivement trop de monde sur le secteur. Quand on fait le calcul, si en moyenne une école sort une promo de 40 personnes par an et que je compte environ 15 écoles françaises, en sachant qu’il y en a beaucoup dont j’ignore l’existence, je suis à 600 personnes rien qu’en France. Pas besoin d’être étonné quand je demande durant un entretien combien de personne sont face à moi et que l’on me dit “après écrémage il reste 50 personnes”. Le bilan de cette expérience est que mes 3 ans chez Esmod m’ont complètement détruite sur le plan psychologique. Çà m’a détruit parce que ma sensibilité et ma personnalité se sont confrontées à l’ambiance Esmod et l’univers mode qu’ils développent. Chacun vit ses études supérieures différemment bien sûr. Mais quand j’ai commencé à parler de ça, j’ai rencontré des personnes qui ont vécu la même chose et qui ont le sentiment de ne plus être la même personne. J’ai réalisé l’ampleur des dégâts en parlant avec ma psy. Avant de la voir, je savais qu’il y avait un problème. Maintenant je commence à mettre des mots sur ce problème. Je suis entrée avec une personnalité que j’ai gommée au fil du temps parce que j’ai ressenti le besoin de me mouler au monde que j’observais. Par peur d’échouer et de ne pas être acceptée je me suis effacée et ignorée. Je me suis mentie et aujourd’hui je comprends que pour réussir à Esmod je me suis détruite. Maintenant, je reprends le fil des choses, 2 ans après. Et tant pis si je n’ai pas la personnalité pour le milieu de la mode, je suis moi et je le resterai. Lors du premier article, une personne que je connais bien m’a dit “ne mélange pas ce genre d’articles avec ton blog”. C’est à ce moment que j’ai compris que j’avais fait le bon choix. L’idée d’être constamment sous la contrainte du jugement du voisin me dépasse. Je me fous d’être le bon modèle que l’on souhaite. Je suis Margaux, je suis créative et parfois décalée, je n’aime pas le shopping et ne lis jamais la presse féminine, j’aime l’univers des jeux vidéos et les diners en petit comité, je ne sors pas en boite et déteste le vin, j’aime rire et j’aime être entourée de gens qui sont différent de moi… Alors tant pis pour mon “réseau” mode, tant pis si parler ouvertement des défauts du milieu de la mode ne plait pas. J’ai détestée autant que j’ai adoré faire ESMOD et si vous vous demandez si je le referais, vous allez être surpris de savoir que oui, je le referais. Mais, avant, je ferais une mise à niveau en art appliqué pour me forger un peu, pour me libérer créativement, je ferais mes économies pour ne pas avoir le sentiments d’être redevable à vie à mes parents et enfin je m’interdirais de m’ignorer sous prétexte que je ne suis pas la parfaite petite “modeuse” qu’on attendait.
Aujourd’hui, 5 novembre 2014. J’ai commencé à travailler dans une boutique en tant que vendeuse à mi-temps puis plein temps car le freelance ne me rapportait rien. Aujourd’hui j’ai repris confiance en moi professionnellement. Je ne suis toujours pas prête à travailler dans une entreprise de textile mais j’ai des envies plein la tête et des projets dont je vous parlerai bientôt.
Relire l‘épisode 1 et l’épisode 2
Je n’y connais rien ou presque au milieu de la mode, mais j’ai adoré lire tes articles! Je pense que tu es une belle personne et que dans un milieu comme celui ci, c’est tellement rare que c’est mal perçu! Je te souhaite plein de bonheur et de réussite et je suis sûre qu’un jour tu prendras ta revanche sur ce monde superficiel et froid!
Ton commentaire m’a fait vraiment plaisir ! Merci beaucoup !!
Bonjour , je suis etudiante étrangers a esmod paris ,
Mon histoire est assez longue et douleure avec cette école et je cherche a la publier aussi just pour conseiller les gens
Qui pense a s’inscrire dans cette ecole . J’attend votre email si vous êtes intéressé a partager mon histoire fans votre page .
Bonjour! j’aimerais écouter ton histoire, je suis a ESMOD Paris
Bonjour,
Je souhaite intégrer ESMOD Paris et je voudrais avoir votre avis et savoir comment se pense l’enseignement labas et si c’est une bonne idée que j’y aille dans cette école
Hello, j’ai fait une vidéo qui te donnera quelques réponses : https://youtu.be/spiA2nwWkJA
Merci pour le partage de ton expérience. Ça n’a pas dû être facile de se livrer ainsi. Reste toi même, et puis, c’est bien d’être un peu “fêlée” : ça fait entrer la lumière 😉
Je commente ! Avoir ton point de vue sur ton parcours est hyper intéressant pour quelqu’un qui comme moi est assez étrangère au monde de la mode. Je m’imaginais un peu ce que tu racontes sur ton stage (un peu Le Diable s’habille en Prada ;)) mais je me demande toujours comment des gens font pour réussir à bosser dans ces ambiances là … Bref, ton boulot actuel a l’air d’être plus équilibré, moins “perché” et si ca te correspond plus … bingo ! Vive la différence et vive la créativité 🙂 Et cool de t’avoir croisée ce soir !
Merciii pour ton commentaire !
Bravo Margaux ! Tu es trop forte ! Tu as toute mon admiration pour tes articles. ..se connaître et s’accepter c’est avancer et aller très loin, au bout de ses convictions ! À très vite
Merci ! C’est rare de te voir ici !!
Heureusement qu’il y a des personnes et personnalités comme toi Margaux ! Superbe article, de vrai réalités, une objectivité de pointe ! Et une réelle conclusion !
Merci beaucoup Loïc !
J’ai aimé cette série qui retrace ton vécu. Je te souhaite de poursuivre dans des projets qui te tiennent à coeur et de t’épanouir.
A très vite !
Très bels articles. Bravo pour ta franchise. Je me reconnais en plusieurs points et je dois avouer être encore dans la phase “je vais me fondre dans le moule, ça ira mieux” même si je commence à désespérer et vois que le boulot tient à peu de choses.
Le facteur économique me met dans le même état d’esprit face à mes parents, que toi aux tiens, et c’est vraiment un sacré poids psychologique qui n’aide en rien.
Voila un belle description de stage qui pique, c’est triste que des gens soient toujours aussi peu empathiques tout de même. Jolie note d’espoir à la fin, bonne continuation avec Lila =)
Merci pour ton super commentaire ! Je pense que, finalement, nous sommes vraiment nombreux à vivre ce genre d’expérience. bon courage à toi !
Merci d’écrire tes articles avec autant de franchise et d’avoir partagé tes expériences! J’espère sincèrement que tu réaliseras tes projets loin du conformisme imposé par le secteur 🙂
Ton récit est vraiment touchant. On ressent bien que tu es une personne décidée et en même temps très sensible. J’aime beaucoup ce genre de profil. Visiblement, ESMOD t’a permis de te positionner. Et aujourd’hui tu es l’auteure de 2 blogs de grande qualité. Un bel exemple de ténacité et de réussite! 🙂
Merciii pour ton commentaire très touchant !
Je tenais a te remercier d’avoir partager ton expérience et tes pensées avec nous. Je suis future étudiante à ESMOD et ton article m’à vraiment aidé car j’appréhende beaucoup , je me suis retrouvé dans ta personnalité et ta manière de penser. Je suis loin d’apprécier totalement le domaine de la mode mais c’est dans ce domaine que se dirigent mes études. Mais Bon après on en fait ce qu’on veux : Le tout est de trouver son chemin et de ne pas perdre de vue ses objectifs je dis bien LE SIEN car il est clair que personne pourra être toi. Encore Merci car il tombe a pique. Bonne continuation & Vive la Différence 😀 !
Hello!
Je viens de lire tes 3 articles sur ESMOD et j’ai presque cru me lire moi même.
Mon parcours est un peu différent du tien puisque j’ai repris les études dans la mode à 28 ans. Je viens de finir l’année intensive (les 2 premières années en 10 mois) et si je devais résumer mon bilan personnel d’ESMOD, ça donnerait ça : je me sens vidée, tant sur les plans psychologique, physique ou créatif. J’ai l’impression de m’être reniée pour plaire à des personnes qui n’ont clairement pas d’ouverture d’esprit (mais de l’esprit critique ça oui) sur ce que peut être la mode et qui ne jugent que selon ce quelle doit être (je parle en termes de stylisme car en modélisme ce n’est que de la technique). Sans parler du gouffre financier que cela représente.
Maintenant, tout comme toi, à la question “regrettes-tu et le referais tu”, je répondrais que je ne regrette absolument pas mon choix et que s’il fallait le refaire, je le referais. Rassurez vous, nous ne sommes pas des sado-maso dans la mode. Cela tient au seul fait que malgré tous les vices que peut avoir cette école (qui je pense n’est pas la seule), j’y ai appris à me dépasser, à chercher plus loin que mon univers personnel, j’y ai repoussé mes limites et je m’y suis découverte (avec l’aide bien sûr de mes professeurs avec qui cela ne s’est pas toujours fait sans heurts).
J’ai également fini détruite et je consulte maintenant. Mais ce que j’en ai appris c’est que si cette école nous brise c’est bien parce qu’elle balaye tout nos acquis, fait table rase de nos savoirs et remets en question tout notre univers. En cela elle nous casse. Mais c’est uniquement en provoquant cette totale remise en question que tu peux vraiment apprendre à connaître qui tu es réellement et à construire ton propre univers personnel. Sans cela, ta créativité tourne en rond, s’émousse et tes créa finissent par toujours se ressembler.
Voilà 🙂 Je voulais juste te partager mon expérience perso, encore un peu à chaud (j’ai rendu les derniers dossiers techniques cet aprem 😉 ).
Je te souhaite une bonne continuation. En tout cas, bravo pour ton blog qui est d’une rare qualité!
Bonsoir Malone,
J’ai lu ton commentaire et je voulais avoir ton ressenti concernant la fin de ton année. J’ai 27 ans et en reconversion. J’hésite encore entre cette formation ou reprendre en modélisme en alternance à la chambre syndicale après une année préparatoire. Vas tu poursuivre en 3ème année? Ou comptes tu te lancer maintenant? Pourrais-tu me dire si tu te sentirais capable de te lancer dans un projet personnel après cette année de formation? Et désolé ça fait beaucoup de question mais la dernière, y a t-il une vraie possibilité de réussite pour le passage en 3ème année? Par exemple sur ta promo, ceux qui souhaitaient continuer ont ils pu? Merci pour vos témoignages, je dois reprendre en Septembre et je me pose encore beaucoup de questions sur ces différentes écoles.
Bonjour Malone,
Je suis un peu dans la même situation que vous l’étiez il y a un an. J’ai 28 ans, je suis juriste depuis 4 ans et j’envisage aussi de me reconvertir dans le stylisme-modélisme. Je suis intéressée par la formation intensive initiation et perfectionnement en stylisme-modélisme chez Esmod. Cependant, je m’inquiète un peu du rythme de la formation étant donné qu’il s’agit de faire 2 ans en 1 an. Cela fait 2 ans que je prends des cours de couture à côté du travail (2h une fois par semaine) et que je couds seule chez moi des patrons des magazines. Depuis quelques mois j’ai appris à construire les patrons de base mais je n’ai encore fait aucune transformation. Je n’ai créé encore aucun modèle par moi-même mais j’ai très envie de développer ma créativité. Je pense que je suis quelqu’un qui a besoin de temps pour comprendre les choses. En revanche, je suis très motivée et prête à consacrer beaucoup de temps pour progresser. Pensez-vous que cette formation serait adaptée à mon niveau ? Est-ce que vous étiez bien encadrée? Car je me suis renseignée et on m’a dit qu’il y avait 30 élèves dans la classe, cela me semble beaucoup pour une matière “pratique” où l’on a besoin que le prof nous montre les choses. Merci pour votre réponse.
Pour ma part j’ai fait la formation sur 3 ans et j’étais avec les accélérés. Mais je n’ai pas fait Paris et je crois que le fonctionnement est différent. Le nombre d’élèves n’étaient pas un soucis car l’application de chaque étape est longue ca laisse le temps au professeur de voir chacun. J’ai trouvé la formation bonne de mon côté 🙂
Hello !
Alors moi je n’ai pas fait d’école de stylisme mais les Beaux-Arts et je me retrouve à peu près dans ton expérience. Je crois que c’est malheureusement une constante dans les milieux créatifs.
En ce qui me concerne, j’ai fait 2 écoles avec des ambiances tout-à-fait différentes. La première où je me faisais casser en permanence (si bien que j’ai fini par réaliser tous mes projets dans mon coin et profiter des ateliers de l’école sans plus rien montrer à mes profs) et l’autre où enfin on me respectait un peu plus : car il y avait deux équipes pédagogiques très différentes. La deuxième école où je suis allée après m’être fait virée de la première (ouaip…) m’a permis de me “reconstruire” et j’ai enfin rencontré des professeurs qui ne t’attaquent pas psychologiquement mais cherchent à comprendre qui tu es pour t’aider dans ton travail. D’ailleurs la 2e école est bien plus reconnue que la 1ère….
Aujourd’hui je ne suis plus trop dans le milieu de l’art mais plus celui des créateurs, qui me paraît moins fermé. Enfin à mon grand âge (30+) on s’en fait moins, on va là où le vent nous mène….
Bon vent !
Bonjour, je serais intéressée par les études de mode mais je suis perdue avec toutes les formations qui existent. J’aurais aimé connaître le nom de la 2ème école que vous avez fait. Merci
Je n’ai fais que Esmod roubaix.
Je n’ai pas eu la même expérience que toi sur mes 3ans a Esmod cependant, je te rejoins sur plusieurs point notamment question finance ou en 3eme année, j’ai cru qu’ils se foutaient sincèrement de notre “gueule”. On a tous vécu une expérience différente et c’est super que tu dises franchement ce que tu penses . Pour revenir sur quelques commentaires ci dessus, le monde de la mode n’est pas QUE vipères et coup de p**** dans le dos, j’y travaille moi même donc je sais de quoi je parle. Il y a bcp de paillettes et de superflu c’est sur. Bcp prennent la grosse tête et sont condescendants … Mais heureusement il y a des personnes qui restent humbles car ils sont avant tout passionnés car le but est tout même de vendre du rêve 🙂 Voila voila
Coucou Margaux !
C’est avec plaisir que je termine de lire cette trilogie ESMOD 🙂
En fait, je ne suis pas vraiment étonné de tout ça, je crois que c’est un peu pour tout ça (sans parler des finances) que j’ai jamais pensé aller dans une telle école. A vrai dire, je ne sais pas si j’aurais eu le courage que tu as pu avoir pendant trois ans … ! Trop de pression, trop de jugement, trop de sacrifices et tout ça sans aucune liberté :/ Et lorsque je lis ton bilan, je me retrouve énormément en toi et tu as raison, l’important c’est de rester soi-même et de juger sa propre réussite. D’ailleurs cette notion de “réussite”, quelque chose de tellement personnel et relative … Et rien que ton attitude et ce que tu fais aujourd’hui, pour moi, prouve que tu as réussi aujourd’hui ! Tu as raison de ne pas regretter d’avoir fait cette école car je pense que tu as quand même appris beaucoup sur toi-même et sur le monde qui nous entoure … BRAVO encore pour ce parcours et merci de nous avoir fait partager ton expérience.
A très vite ! 🙂
Salut Margaux!
Je suis tombé par hasard sur ton blog, car je suis en pleine recherche d’école pour l’année prochaine. Je suis en terminal, bac général et je suis tout autant passionnée que toi par le monde de la mode et j’avais besoin d’avis sur l’école ESMOD.
Je trouve que tu as été très forte pour supporter tout ça et je trouve que ton bilan est triste mais en même temps positif (je ne sais pas trop comment expliquer). C’est triste dans le sens où tu as souffert psychologiquement mais tu as aussi appris sur toi et tu as appris qu’il fallait rester soi-même et ne pas être conforme à l’image que les gens veulent de toi.. C’est une bonne leçon de vie au final.!
J’ai juste une question à propos des études de mode. J’aimerais travailler dans la rédaction de mode (genre presse féminine, etc) ? Penses-tu que faire des études de styliste (vraiment axés sur la création de vêtement, le patronage, le dessin, etc) est un atout pour faire rédactrice de mode? Tu penses qu’en faisant ça, je pourrais parvenir à mon objectif?
Merci de ta réponse, continue comme ça. J’adore ce que tu écris! 😀
Chere Margaux,
Votre temoignage franc du collier m’a enormement touchee. Je suis tombee sur votre blog a partir de votre blog couturedebutant. Je vous souhaite beaucoup de succes dans votre domaine’ vous le meritez grandement !
Bonjour Margaux,
Ça fait du bien de lire un vrai témoignages sans filtres, bravo et bon courage pour la suite!
J’ai découvert ton blog en faisant des recherches pour des masters en mode (plutôt sur la partie commerciale/ marketing/ communication je n’ai rien trouvé pour faire seulement du stylisme/ conseil en image) mais j’ai vraiment peur de me faire bouffer par ce monde là..
Je suis clairement sous le choc en lisant tes trois articles. C’est exactement ce que je ressens maintenant. Je passe en 2eme année Esmod Paris (de justesse), et je me sens vide, plus comme avant, triste. Je suis de nature enjouée, fofolle, toujours entrain de sourire et depuis un an je me suis perdu. J’ai pensé 1000 fois à envoyé l’école valsé, à tout arrêter pour faire du droit ou je ne sais quoi, mais comme toi, je pense à l’argent que mes parents mettent là dedans, et à “l’espoir” d’y arriver tout de même. Je ne sais vraiment plus quoi faire…
Merci en tout cas pour ces articles !
Je pense que même si c’est dur, savoir que tu n’es pas la seule à mal le vivre et surtout croire en tes rêves est hyper important. Essaie de faire un maximum de stage ca sera ton meilleur moyen de bien t’en sortir ensuite 🙂
Trois posts intéressants, le monde de la mode est impitoyable ! les métiers techniques du secteurs sont moins déstabilisants que ceux du style.
Après une formation à la chambre Syndicale (2 super années !) j’ai toujours trouvé du travail, patroniere puis modéliste, rencontré des responsables d’ateliers et des équipes de grande valeur, Nicole, Josiane, Jocelyne, Béatrice, Evelyne … et des stylistes talentueux qui m’ ont fait confiance.
Si je peux transmettre à mon tour un conseil qui m’a été donné au début de mes études: “vous voulez faire quoi dans la mode ? des robes du soir ? styliste ? Vous savez n a toujours besoin d’un bon technicien” . Voilà ça fait 30 ans !
oui la technique !
merci pour votre témoignage de cœur, le Milieu de la mode est impitoyable !
moi j’ai été Mosdéliste/patronniere -gradeuse pdt 8ans en prêt à porté et j’ai aimé ! dommage que la France ne nous soutient pas +, la Mode francaise est pourtant une référence?!
bonne continuation.
je viens de tomber sur ce blog par hasard et franchement je me reconnais un peu sauf que j’ai choisi bts modeliste mais c etais un autre siecle franchement j ai l impression que ce sont des mêtiers qui n exixte plus c est beaucoup de frais beaucoup d investissement personnel et au final pas de travail 25 ans après je n ai pas de regrets non plus car cela m a permis de rencontrer d autre gens de changer de ville de connaitre Paris mais c est beaucoup de gachis a 45 ans bts modeliste en poche tu fais quoi,
Merci pour ces 3 articles que je viens de lire d’une traite !
Je commençai à rédiger un article sur le métier de modéliste et puis je me suis demandé si d’autres personnes avaient aussi fait ce genre d’article. Bien sûr je suis tombée sur ton blog.
Je dois dire que je me suis totalement reconnue dans tes propos. Je n’ai pas fait Esmod, j’ai fait un BTS de modélisme industriel. J’ai adoré les cours que je trouvais passionnant et j’étais douée pour ça. Je n’ai jamais été aussi passionnée par un autre domaine que la mode et le modélisme. Mais oui, c’est épuisant, déprimant, stressant…
Aujourd’hui j’ai un master en communication mais pour être honnête, le master c’est une grosse blague face à la pression subie en BTS (même si les profs étaient géniaux et attentifs). Mon bac+5 je l’ai eu les “doigts dans le nez”. Mon BTS je l’ai eu après des nuits blanches, des angoisses jusqu’à se rendre malade, et des pleurs quotidiennes.
J’adore le métier de modéliste et parfois ça me manque mais je pense sérieusement qu’il faudrait revoir les formations dispensées en France !
Je suis assez d’accord avec toi. Si tu as été terrorisé par ton maitre de stage inutile de faire la même chose. Le milieu est sans pitié parce que les gens le rendent ainsi…
Je ne comprend pas vraiment les gens qui commence dès étude de mode puis ce “plaigne” (excuser moi du terme) de la dureté de ce monde et de la trace que sa leur a laissé. Quand ont commencent des études en mode ont doit pertinemment savoir que c’est un monde cruel, parfois destructeur je l’avoue mais qui doit être supporter si cela et un rêve. Quand j’entends que le relationnel et l’ambiance n’était pas à votre goût, je peux juste dire que nous ne somme pas là pour nous faire des amis ou s’amuser. C’est un monde sérieux et qui parfois apporte du bon comme du mauvais.
Cela est juste une critique de ma pars, rien de méchant je te l’assure je voulais juste rappeler au personnes que ce n’est pas “facile” de travailler ou faire des études dans la mode et qu’il faut ce renseigner et etre sur de soit avant de commencer.
Cordialement
Je ne suis absolument pas d’accord avec toi 😀 le travail n’est pas une partie de pétanque pour se détendre mais il ne doit pas être un supplice. Se lever la matin la boule au ventre n’est pas normal et non tout le monde ne sait pas forcément que ce milieu est vraiment dur. Mes parents sont fonctionnaire et n’ont rien à voir avec cet environnement donc je ne vois pas vraiment comment j’aurai pu anticiper. Et je ne vois pas à quel moment se faire traiter de grosse par sa supérieur parce que “la mode c’est de la représentation fais attention à ton image tout de même” est normal et justifié. Pour ma part je pense qu’on peut faire du bon boulot sans être dans cet état d’esprit et c’est bien pour ça que je ne veux plus bosser avec ce type de personne.
Bonjour Doudou,
c’est bien dommage que dans un monde “sérieux” et basé sur l’apparence des choses comme la mode on ne sache ni conjuguer, ni orthographier les mots correctement…
La mode c’est beau, c’est creatif, c’est exigeant mais bon… ils ne soignent pas le cancer non plus… 🙂
Hello Margaux ! Je suis tombée par hasard sur ton blog, et j’ai été surprise et à la fois je me suis sentie moins seule quand j’ai lu tes articles sur tes années à Esmod. J’ai aussi fait une grande école de mode, mon diplôme, chaotique, a duré 5 ans. Et je me suis sentie très proche de ton ressenti, ces années m’ont détruites psychologiquement. Aujourd’hui j’ai pris du recul, mais je me suis toujours sentie comme une ovni. Alors merci de mettre des mots sur ces études autant idéalisées que destructrices.
Hello Margaux, nos histoires se ressemblent bcp. Je n’ai pas fait une école de mode mais une école de design produit très réputée (L’ECAL à Lausanne) une école public OUF mais mon ressenti est très proche du tiens, la sensation de vide à la sortie de l’école malgré un master 2 en poche, un superbe tampon ECAL sur mon CV, des produits exposés sur pas mal de salons, de bons stages et pourtant le sentiment de n’être rien du tout, perdue au milieu d’une masse de créatifs et pas du tout formée pour la réalité du métier de designer produit et le monde de l’entreprise. A l’inverse, j’ai fait de supers stages ou j’ai énormément appris qui sont passés en 1 mois de pas payés à très bien payés (ma petite fierté) car je bossais comme une folle, mais comme toi… no job derrière et le début d’une longue période de remise en question… Si tu passes à Lyon, let me know! On pourra sûrement bcp papoter autour d’un café! Keep going!!!
Merci pour ton retour ! Je te fais signe avec grand plaisir quand je passe à Lyon !
* une école publique ….
Bonjour, j’avais vu un documentaire sur l’univers de la mode, et du coup j’ai du mal à comprendre qu’on veuille continuer à y rester, ça avait l’air complètement destructeur! MAIS, j’adore coudre (je suis débutante), j’aime imprimer les patrons, les découper, couper les tissus, et quand ça commence à ressembler au projet final….C’est trop génial!! Je suis admirative de ton parcours, tu as choisi une école qui te convenait (sur les grandes lignes, le déroulement des 3 ans c’est autre chose), tu as eu le sursaut de te dire “j’envoie tout balader, je redeviens moi, je quitte ce qui est toxique pour moi et je vais respirer!!”. Peu de personnes osent le faire. J’espère que ton entreprise va continuer à prospérer et que tu pourras gagner un salaire plus conséquent bientôt (j’ai lu aussi ton article sur la façon dont tu gagne ta vie). Mais surtout continue, tu es rayonnante, joyeuse, pleine de supers idées, et tes sites sont top, tout comme tes patrons!
Bonjour Margaux
Je suis ton blog et ton Instagram depuis un certain temps mais je viens à peine de découvrir tes articles qui racontent ton parcours … je me demandais comment une jeune femme pouvait en être arrivée à faire ce que tu fais ( ton activité, t’es voyages…) et au final ils m’ont donné encore plus envie de te connaître . .. ta personnalité et ta créativité me parlent et j’adore ta façon de raconter tout cela !!! Continue d’être toi même , c’est vraiment enrichissant pour ceux qui lisent à coeur ouvert comme moi !
Oh merci !
J’ai adoré lire ton article ! Demain je passe l’entretien de motivation pour faire L’ISEM du groupe ESMOD, pour faire du commerce, j’espere que j’aurais plus de chances que toi pour les stages …
Je découvre tes articles avec envie et tristesse… Il y a 30 ans j’aurais aimé suivre le chemin que tu as suivi, mais je ne l’ai pas fait par peur. Tu as été très courageuse de le faire, tu es surtout très courageuse de le poursuivre à ta façon. Je te souhaite de rester toujours celle que tu es et de vivre tes envies.
Bonne route !
Merci pour ton message <3
Bonjour Margaux
Je suis professeur en bac pro métiers de la mode. ( et oui). Je trouve ton témoignage magnifique ! Quelle belle écriture. Le milieu de la mode est superficielle mais ton expérience ne l’est pas. Continue à cultiver ta créativité. Les écoles ne donnent que des bases à partir d’ un programme et un cahier des charges précis ( d’où cette sensation de moulage). Un conseil de vieille pour ceux qui se lancen’y dans la mode : préférez un BTS ( quitte à être moulé) car il est reconnu par l’état et donc vous permettra de vous reconvertir plus facilement ou de poursuivre des études, des VAE.
Je te souhaite une bonne continuation créative.
Au plaisir de te lire.
C’est passionnant de lire ton parcours. Tu peux être fière de la revanche que tu as prise sur ces années difficiles : tu as crée une super marque de patrons, avec de très chouettes modèles, tes vidéos sont agréables à suivre (tu es pétillante !). Bravo et continue comme ça ! Tu as une personnalité et je suis ravie de la découvrir à travers ton univers !
Pour ma part je suis dans le domaine culture, et si j’ai entendu toute ma scolarité “Dans la culture on ne trouve pas de boulot”, je n’ai vécu qu’un stage qui ait été réellement affreux (je suis partie au bout de trois mois après avoir passé des semaines à m’imposer auprès du directeur du lieux – qui bourré aimait bien m’imiter pour se foutre de moi, sympa !). Je suis fière maintenant d’avoir trouvé un très chouette poste dans mon domaine, dans ce dont je rêve depuis toute petite …
Bon cela dit ça fait quatre ans que j’ai découvert la couture et c’est une passion qui prend énormément de place dans ma vie maintenant ! Je pense bien plus “couture” que “culture” maintenant ! C’est ma plus jolie découverte ! 🙂
Bref continue comme ça !
Je me retrouve un peu dans tout ce que tu dis… Mon rêve de gosse était d’être styliste, mais j’ai préféré me tourner vers l’architecture d’intérieur que je pensais être un milieu moins bouché. J’ai commencé une MANAA que j’ai vite arrêtée pour tous les motifs que tu évoques. L’obligation de devoir rentrer dans le moule. J’avais l’impression qu’on suçait ma créativité et que si je l’exprimais trop je n’étais qu’une merde qui ne faisait que de la merde. La gamine hypersensible que j’étais n’a pas tenu 6 mois. J’ai arrêté l’art (de manière “officielle”) avant que l’art ne m’abandonne. Après ça je n’ai pas pu redessiner pendant 4 ans. Je t’admire d’avoir tenu le choc et d’avoir réussi à contourner tout ça et passer outre. Maintenant moi je suis instit’ et cette valeur d’être toujours fidèle à soi même et de ne pas se fier aux jugements, j’essaie de la transmettre comme je le peux mais avec tout mon coeur à mes élèves. Je n’ai pas pu être styliste mais j’estime quand même réaliser mon rêve de gosse car des années après la passion est intacte et active, un jour j’en ferai peut être quelque chose…. =)
(Pour la petite histoire, je te suivais sur insta sur couturedebutant et commençant aussi à voyager à vélo, j’ai découvert ta chaîne oh et puis et me suis dit “oooh mais c’est la même ! 😉 )
Continue comme ça, t’es pas dans la norme, juste dans la tienne, et ça fait du bien. =)
Olalala merci pour ton témoignage. Je t’avoue que je n’ai pas cru tenir et sans trop me l’expliquer un jour je me suis dit que c’était ma dernière chance avant de tout abandonner; C’était donc la vraie bonne dernière puisque tout a fonctionné à partir de là. C’est super d’essayer de transmettre l’estime de soi à tes élèves !
Cela s appelle des études…et ce n’est rien par rapport à la vie réelle…quand on est étudiant on est quand même dans une bulle…donc il faut bosser pour se préparer à ce qui nous attend,sinon on choisit un cursus plus simple…
Pour les stages, malheureusement c’est comme dans la vie active, il y a des jobs avec et des jobs sans…
(Esmodienne dil y a plus de 20 ans qui bosse bcp plus aujourd’hui que pendant ses études…:))
Moi ce qui m’a détruite c’est de TRAVAILLER dans le monde de la mode.
J’ai été “mécanicienne de confection” (= couturière industrielle) avec un cursus artisanal (CAP couture flou méthodes artisanales, DMA costumier réalisateur), je suis arrivée par hasard dans une entreprise qui fait du prêt-à-porter pour les marques de haute couture, j’avais envie de me jeter par la fenêtre chaque jour.
Le métier en lui-même était difficile, c’était des petits/moyennes séries, et avec la charge de travail on travaillait 44h/semaine (non rémunérées mais récupérées en RTT ensuite), j’avais le dos bloqué toute l’année, les conditions de travail étaient compliquées. Mais SURTOUT les gens, des femmes exclusivement, la plupart sans diplôme qui ont été formées par l’entreprise il y a 40 ans et qui sont aigries et méchantes. Rongées par le stress et la compétitivité car si on ne fait pas le chiffre on se fait taper sur les doigts. Et sans perspective d’avenir car “coincées” là (elles ne savaient pas chercher autre chose même si c’était possible).
Elles passaient leur temps à critiquer tout et tout le monde, ça m’a miné le moral, et elles m’ont mis une telle pression que j”étais trop stressée et faisait des conneries… J’ai même subi du harcèlement moral par l’une des plus jeunes (et qui se sentait menacée du coup).
Les fois où ça allait bien (que j’étais dans un bon groupe, donc j’étais ENFIN efficace), on m’a changé de groupe. J’ai fini à l’emballage où j’étais moins stressée mais je me faisais tellement chier que ça m’a complètement ruiné le moral (en tant que créative tu dois imaginer ce que ça fait d’être enfermée dans un coin à faire la même chose pendant 8/9h par jour…)
Ca fait un an que j’ai arrêté, ça m’a complètement bouzillé ma confiance en moi et j’ai toujours pas réussi à me remettre de ça.